Réflexion sur la tenue des cours à l’automne

 

 25 mai 2020

Dernièrement, plusieurs universités et cégeps ont annoncé que la session d’automne 2020 sera principalement en ligne étant donné l’incertitude liée à la COVID-19. Cette annonce a eu l’effet d’une bombe dans la communauté étudiante du Québec qui s’est pourtant comportée de manière exemplaire durant le confinement, dans l’espoir de rapidement retrouver une vie normale pour retourner à l’école. La Relève de la CAQ s’inquiète alors qu’on oublie les besoins des étudiants et que ça nuise à la qualité d’études.

C’est que dans la multitude d’annonces et de mesures prises pour contrer la COVID-19, le Québec risque de faire face à une crise toute aussi dangereuse pour les jeunes : une crise de santé mentale. Le confinement, conjugué au stress inhérent à une session académique comportant évaluations, examens et anxiété de performance peut rapidement devenir un cocktail explosif. Rappelons qu’avant la crise, selon une étude menée par l’Union étudiante du Québec, pas moins de 19% des personnes aux études présentent un niveau élevé de détresse psychologique nécessitant un suivi psychologique ou médicale. Compte tenu du fait qu’une large portion de la population étudiante étudie en ville, loin de sa famille, la solitude est un fléau pouvant affecter particulièrement la jeunesse. La CRCAQ croit que la décision de tenir les cours en ligne doit être réévaluée à la lumière des effets dévastateurs causés par l’isolement et la solitude, dont la détresse psychologique.

La tenue des cours en présentiel n’est pas seulement une affaire de santé mentale, mais est aussi essentiel dans le maintien de la qualité de l’enseignement prodigué dans nos institutions scolaires. D’ailleurs, la relation professeur-élève nous paraît nécessaire à la passation des connaissances et des acquis. L’absence de cette relation pourrait avoir comme effet d’affecter la courbe d’apprentissage des étudiants et étudiantes et finalement avoir un effet pernicieux sur leurs compétences lors de leur arrivée sur le marché du travail. Il nous apparaît évident que de nombreuses compétences transversales ne sont pas apprises dans les livres, mais par le contact avec autrui, le choc des idées et l’apprentissage du vivre-ensemble. L’enseignement supérieur est en quelque sorte vidé de son essence lorsqu’on le réduit à des cours en ligne.

Dans cette perspective, la Commission de la Relève de la CAQ invite les universités et cégeps à faire preuve d’innovation afin d’offrir des cours présentiels pour des plus petits groupes d’étudiants désireux d’être physiquement présents à l’automne. Les cours pourraient continuer d’être diffusés en ligne pour l’autre partie du groupe. C’est une façon de faire qui était déjà courante dans plusieurs campus bien avant la crise. Le tout pourrait ainsi se faire dans le respect des mesures sanitaires de la Santé publique dont la distanciation sociale, le lavage des mains et le port du masque.

Les jeunes sont bien conscients que le Québec traverse une crise majeure. Il est cependant primordial de considérer les incidences des mesures actuelles sur la santé et le potentiel de la jeunesse québécoise. L’avenir du Québec en dépend.